IA : La France mise gros avec 109 milliards d’euros d’investissements

Article publié le 10 février 2025

« Nous vivons une révolution technologique et scientifique comme il y en a peu dans l’histoire », a déclaré Emmanuel Macron lors du journal de 20h de France 2 du 9 février 2025, à la veille du Sommet international de l’IA à Paris.

Face aux investissements colossaux des États-Unis et de la Chine, la France veut se positionner comme un acteur clé de cette transformation.

L’IA : un levier de croissance et d’innovation

L’intelligence artificielle ouvre des perspectives majeures, par exemple dans le secteur de la santé : détection précoce des cancers, traitements plus précis et moins invasifs… Le président a mis en avant les avancées médicales rendues possibles par l’IA, illustrées par la démonstration d’un exosquelette permettant à un jeune hémiplégique de se déplacer debout.

Sur l’impact de l’IA sur l’emploi, Emmanuel Macron se veut optimiste : l’automatisation des tâches répétitives doit permettre aux entreprises de « remettre de l’humain » au cœur des interactions et d’optimiser leur productivité.

109 milliards d’euros pour l’IA en France

Afin de rester compétitive, la France prévoit un investissement record de 109 milliards d’euros dans l’IA, un montant comparable aux 500 milliards de dollars du plan américain Stargate (rapporté à la population). Ce financement provient d’acteurs majeurs comme les Émirats arabes unis, des fonds canadiens et américains, mais aussi de grandes entreprises françaises, dont Illiad, Orange et Thales.

Un point clé : ces investissements respecteront des normes environnementales strictes. « Nos data centers tourneront avec une électricité parmi les plus décarbonées et stables au monde », a souligné le président, un argument différenciant face aux infrastructures américaines fonctionnant au pétrole et au gaz.

Indépendance technologique : la clé du futur

L’enjeu majeur pour la France et l’Europe est clair : ne pas dépendre des technologies américaines et chinoises. Macron met en garde : « Si vous dépendez des autres pour vos médicaments ou vos solutions technologiques, ça va mal finir. » D’où la volonté de nouer des alliances stratégiques avec l’Inde, le Japon et la Corée pour renforcer l’indépendance européenne.

Par ailleurs, le président a mis en avant plusieurs jeunes entreprises françaises en pointe sur l’IA, notamment Mistral AI, qui investit plusieurs milliards dans un data center sécurisé en région parisienne, Owkin, spécialisée dans la recherche médicale, et Wandercraft, qui développe des exosquelettes.

Sur la question de l’IA chinoise DeepSeek, le président adopte une approche pragmatique : pas d’interdiction systématique, mais une vigilance accrue en fonction des enjeux de souveraineté.

Une régulation mondiale en ligne de mire

Enfin, le Président Macron plaide pour une régulation mondiale de l’IA, en imposant la transparence sur les contenus générés artificiellement. « L’Europe est en pointe sur ce sujet, mais cela doit se faire à l’échelle mondiale », a-t-il affirmé.

Avec ces investissements massifs et cette vision stratégique, la France veut s’imposer comme un leader européen et mondial de l’IA, tout en garantissant un développement éthique et durable.

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