Point de vue d’expert : l’impact de l’IA sur le monde du travail et de la formation.  

Article publié le 05 mai 2023

Le 30 novembre 2022 OpenAI présente au monde entier ChatGPT, son agent conversationnel qui a le potentiel de révolutionner entre autres le monde du travail. Lors de l’édition 2023 du West Data Festival, l’équipe DIVA a proposé une journée de conférences ayant pour objectif d’éclairer les professionnels sur les enjeux de l’IA et les mutations qu’elle implique.

L’omniprésence de la data nécessite une évolution des méthodes de travail. 

Marquée par le lancement officiel de DIVA,la journée a débuté par une prise de parole de Frederic Cavazza, Consultant et conférencier en accélération numérique et CEO de Sysk. Celui-ci a posé le cadre : en 2023, travailler avec la data ne se questionne plus. Quelle que soit la taille et le secteur d’activité de l’entreprise, il est indispensable de s’en approprier les méthodes et usages. Il faut travailler différemment dans le contexte du 21ème siècle rythmé par des cycles courts et incertains - crise du Covid-19, guerre en Ukraine, crise énergétique, inflation, urgence climatique, crises humanitaires… – en opposition au « business as usual » basé sur les cycles longs et relativement stables du 20ème siècle.

Avec un volume de données sans cesse en augmentation et des ressources de plus en plus limitées « l’enjeu est de faire mieux avec moins et cela passe par une meilleure exploitation de la donnée » explique Frédéric Cavazza.  

« Les moyens techniques sont disponibles et accessibles. Tous les outils sont là et de plus en plus simples à prendre en main » précise-t-il. 

Faire différemment, c’est également l’idée proposée par le fondateur de l’école Aivancity, Tawhid Chtioui, pour qui il est nécessaire de penser l’IA de façon holistique. M.Chtioui souligne en effet que la réglementation seule, ne sera pas suffisante pour faire émerger une intelligence artificielle compétitive en Europe. Il rappelle l’importance d’associer les entreprises et les utilisateurs pour que cette IA soit maitrisée, sûre et éthique. Enfin, il insiste sur la nécessité primordiale de former et de conserver les talents en Europe. 

Selon lui, l’usage responsable d’une IA ne peut tenir qu’à la seule responsabilité des utilisateurs mais doit-être portée en premier lieu par son concepteur. Celui-ci doit appréhender au maximum l’utilisation qui sera possiblement faite de l’outil qu’il met entre leurs mains afin d’éviter les risques de dérives.  

Faire évoluer les métiers pour travailler avec et non pas contre l’IA générative 

L’enjeu en matière de ressources humaines est souligné par Marie Aude Aufaure qui prend l’exemple du métier de développeur. Selon elle, ceux qui disent qu’avec l’émergence d’IA générant des lignes de codes ce métier est voué à disparaître se trompent : « on aura besoin de plus de développeurs et mieux formés, ne serait-ce que pour interpréter et travailler avec ces programmes ». Il semble en effet contre intuitif d’imaginer que dans un monde où l’IA va occuper de plus en plus de place, on pourrait se passer de personnes qui a minima maitrisent les algorithmes d’IA.  

« Contre l’acculturation et les freins psychologiques dans l’entreprise, il faut inculquer une culture de la donnée, expliquer et impliquer l’ensemble des collaborateurs.La bonne gouvernance de la donnée c’est faire en sorte qu’elle soit traitée à l’échelle de l’organisation, de faire en sorte que tous les profils soient mobilisés pour ce type de travail » Marie Aude Aufaure, CEO de Datarvest. 

Cette idée est partagée par Bastien Masse pour qui l’émergence et l’usage des outils d’IA génératifs (Mid Journey, Dall-e, ChatGPT…) montre que certains métiers dits menacés comme celui d’illustrateur vont évoluer et non pas disparaitre. Selon lui, l’illustrateur va utiliser les IA comme des outils lui permettant d’être plus efficace, de lui donner des bases de travail qu’il enrichira.

IA éthique, une responsabilité individuelle et collective 

Concernant l’éthique, M.Chtioui est partisan du concept de smart data, dans lequel il convient de réfléchir, en amont des développements, à l’impact environnemental et sociétal. Ethique et réglementation sont indissociables pour traiter cette question. Cependant, la prise de conscience des aspects éthiques ne se décrète pas et nécessite d’impliquer les concepteurs d’IA, ainsi qu’un important travail de pédagogie pour défendre une vision citoyenne et humaine.  

Le sujet des compétences et de la formation fut également un point central abordé par tous les intervenants. L’IA impacte tous les secteurs d’activité et impactera l’ensemble des citoyen(ne)s dans leur vie quotidienne et professionnelle. Comme le souligne Bastien Masse, elle impacte tous les métiers automatisables intellectuellement – tout comme la révolution industrielle avec les métiers automatisables manuellement – et plus particulièrement ceux qui reposent sur de la production ou de l’exploitation de données. Les IA génératives impactent également les métiers créatifs (designers, infographistes…) liés à la génération ou à la diffusion de contenus. Ainsi, si tous les métiers sont concernés, l’impact repose avant tout sur des compétences et des tâches bien spécifiques, de production et de traitement de données, automatisables et qui se distinguent de celles qui font appel à la collaboration, à l’intelligence humaine et collective et à l’esprit critique.

Dans un contexte d’incertitude quant aux évolutions des métiers de demain, les experts intervenants soulignent qu’il faudra désormais savoir « apprendre, désapprendre, ré-apprendre », « renouveler les compétences en permanence », « former des explorateurs » et « accepter l’incertitude ». Pour certains métiers, le travail sera moins synonyme d’exécution mais plus de réflexion.  

Ces prises de paroles montrent que l’IA peut-être une opportunité pour notre Société mais suppose des systèmes de régulation adaptés, d’intégrer l’éthique dans toutes les dimensions et de nous adapter aux changements.

Ethique et formation : 2 enjeux majeurs qui raisonnent fortement avec la vision de DIVA. 

Sous l’impulsion d’un comité centré sur l’humain et l’utilisateur composé d’experts, DIVA emprunte donc la voie de la diversité des profils (IA, Big Data, RSE, philosophie, etc) prôné par Tawhid Chtioui sur le chemin de l’éthique. La mission de ce comité sera de :  

  • Orienter le développement des projets d’IA déployés sur le territoire des Pays de la Loire afin qu’ils respectent les bonnes pratiques en matière d’éthique.  
  • Développer un outil pour mesurer les impacts économiques, financiers, environnementaux et sociaux pour orienter les entreprises vers le déploiement de projets responsables  

Sous l’impulsion de l’Université de Nantes, DIVA propose plusieurs prestations de formation de l’assimilation/familiarisation avec l’IA à des formations continues spécifiques pour le personnel de l’entreprise y compris pour les managers et dirigeant·e·s. Un catalogue des formations existantes est régulièrement mis à jour, ainsi qu’un jobboard pour faciliter le recrutement de nouveaux talents.

DIVA, c’est quoi ?

En Pays de la Loire, l’EDIH DIVA est un collectif d’experts du numérique, de l’innovation et du développement économique qui œuvre pour permettre aux entreprises ligériennes d’accélérer leur transformation digitale tout en développant des usages utiles et éthiques de la donnée par les entreprises.

Vous vous questionnez sur les sujets de la DATA et de l’IA ? Vous vous demandez si ces sujets vous concernent ? Vous souhaitez vous faire accompagner dans votre projet ? Contactez-nous !

Ce site utilise des cookies et vous donne le contrôle sur ce que vous souhaitez activer